[Interview] Valentin Milichko, chercheur associé à l’IJL
Comment s’est noué le contact avec les chercheurs de l'IJL ?
Ce sont nos collègues français, et notamment Alexandre Nominé, de l’équipe Films Minces pour l’Energie et Applications de l’IJL, qui ont découvert notre laboratoire (il s'appelait alors "MetaLab"). Ils souhaitaient étudier de nouveaux matériaux du point de vue de l'optique et nous avons répondu très rapidement à la demande. En conséquence, nous travaillons en étroite collaboration depuis 4 ans maintenant. Nous nous sommes révélés très complémentaires car, ensemble (moi-même en tant que spécialiste de l’optique et mes collègues en tant qu’experts des matériaux), nous avons pu créer une chaîne de recherche complète allant de la prédiction et de la conception de nouveaux matériaux, de leur synthèse, de leur caractérisation à leur application en optique non linéaire.Et cela m’inspire ! L'ITMO et l'UL sont le bon endroit pour travailler avec des spécialistes engagés sur les défis sociétaux d'une manière ouverte. Par exemple, nous nous intéressons à la réduction du coût de la création de nouveaux matériaux durables pour l'optique, la mécanique et la chimie.
Pouvez-vous nous en dire plus sur ces travaux de recherche communs ?
L’orientation principale est la conception et la synthèse de nouveaux matériaux (sous forme de cristaux, de films minces, de nanoparticules) utiles pour l'optique non linéaire, potentiellement la catalyse et la biologie. Nous nous intéressons en particulier aux formes hybrides de matériaux : MOF (Metal-Organic Framework) et alliages multi-composants. Ce qui est fondamentalement important, à mon avis, c'est que nous évoluons vers une prédiction plus intelligente des matériaux utiles grâce au machine-learning et à l'intelligence artificielle.
Quelle est la nature de la collaboration en matière d'enseignement ?
A l'ITMO, je suis responsable d'un Master intitulé "Matériaux hybrides", en relation avec thématiques de Mines Nancy. J'ai donné plusieurs cours de synthèse sur l'importance d'une vision multidimensionnelle des matériaux fonctionnels pour les étudiants de Master de Mines Nancy. Cette expérience a été couronnée de succès et a donné lieu à plusieurs échanges entre l’école et mon université d'origine. Aujourd'hui, avec des collègues de l'école, nous espérons développer un double diplôme.
Quel est votre regard sur cette collaboration avec l’Université de Lorraine ?
Premièrement, le niveau d'éducation et de compétence est extrêmement élevé ! Ensuite, l'ouverture d'esprit et l'accent mis sur les résultats permettent d'obtenir des résultats sans précédent. Je voudrais ici saluer mes collègues de l’IJL, Thierry Belmonte, Jean-François Pierson, Stéphanie Bruyère, Alexandre Nominé, Pascal Boulet, Jaafar Ghanbaja, Sébastien Hupont, Maxime Verges, Cédric Noël, Vincent Fournée, Julien, Zollinger, Julian Ledieu, François Rousseau, le directeur de Mines Nancy et les étudiants de son école.
Pour l'avenir, il est très intéressant pour moi d’échanger avec des chercheurs de l'Université de Lorraine de différentes disciplines : chimistes (Brigitte Vigolo et d'autres), virologues (Mihayl Varbanov et d'autres), physiciens (Stéphane Mangin), informaticiens (Anne Boyer).
Comment se présente votre agenda pour les prochains mois ?
Tout au long de l'automne, je serai en visite à Nancy pour travailler avec mes collègues français. Je prévois de donner des présentations sur le thème "une vision multiforme des matériaux modernes : de la prédiction à l'application en passant par l’analyse ". Nous avons travaillé dessus avec des collègues de Mines Nancy, j'espère que les étudiants l'apprécieront ! J’apprécie beaucoup le contact avec les étudiants de Master des Mines.
