[Portrait] Loris RASPADO, Prix du Public et Prix des Lycéen.ne.s de MT180 Université de Lorraine (UL)
Quel a été votre parcours ?
J'ai un parcours universitaire classique. J’ai obtenu une Licence Physique-Chimie à la Faculté des Sciences et Technologies de Nancy, avant de prendre une année de césure à l'étranger pour apprendre l'anglais en immersion en Irlande, puis en Suède.
De retour à la faculté, j’ai intégré le Master Chimie, spécialité Chimie du Solide pour l'Énergie, où j'ai fini major de promotion avec une mention très bien.
J'ai effectué mon stage de fin de Master à l'Institut Jean Lamour, dans l’équipe Matériaux Carbonés. Lors de ce stage, on m'a proposé de poursuivre mes travaux en thèse. Le sujet me plaisant énormément, j'ai candidaté.
Et me voilà aujourd'hui en première année de doctorat, continuant mes recherches sur les batteries au sein de la même équipe, sous la direction de Claire Hérold et Sébastien Cahen !
Et votre sujet de thèse s’intitule "Matériaux d'électrode négative pour batteries alcalin-ion". Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
Le sujet est assez vaste car mon travail se divise en plusieurs parties.
Je travaille principalement sur la fabrication d’électrodes de batteries sodium-ion. Cette technologie constitue une alternative possible aux batteries lithium-ion, qui dominent le marché du stockage électrochimique de l'énergie depuis quelques années déjà. Ces dernières sont très performantes, d'où leur omniprésence dans nos appareils électroniques, mais il en découle des problèmes économiques, écologiques et sociaux, notamment à cause de l'approvisionnement en lithium.
Le sodium, quant à lui, est disponible en quantité presque infinie car il peut être récupéré du sel de mer. Néanmoins, les performances des batteries sodium-ion doivent être améliorées car elles n'atteignent pas celles des batteries actuelles. Pour cela, j'étudie l'élaboration et les performances de carbones "durs" (des carbones poreux obtenus par pyrolyse du sucre, par exemple) comme électrode négative.
Je travaille, dans un premier temps, sur l'élaboration et la caractérisation des matériaux carbonés. J’étudie les nombreux paramètres de leur élaboration puis j’expérimente leur intégration en pile-bouton avec tous les autres constituants nécessaires (2e électrode et électrolyte). Pour finir, je me concentre sur l'électrochimie, c'est à-dire la capacité et la tenue en cyclage des piles que j'ai fabriquées.
Mes recherches sont donc multi-facettes, avec de possibles ouvertures vers d'autres matériaux d’électrode négative ou divers types de piles, d'où le titre de ma thèse.
Que vous apporte l'expérience MT180 en termes de vulgarisation de votre recherche ?
Personnellement, je trouve ce concours très enrichissant et formateur. On apprend à être concis et clair sur un sujet qui peut être très compliqué pour les non-initiés. On apprend également à travailler notre aisance à l'oral face à un public. Être dynamique, captivant et compréhensible à la fois n'est pas aussi simple qu'on le pense. C'est beaucoup d'entraînement et d'investissement !
Curieux, j’ai toujours eu soif d'apprendre, de comprendre, d'en savoir toujours plus... Je suis ravi de pouvoir partager mes connaissances avec le grand public. Cela est très gratifiant de parler d'un thème qui me passionne et qui, selon moi, est un sujet d’actualité avec des enjeux importants. Je remarque qu’il y a une vraie méconnaissance de cette thématique. Réussir à intéresser les spectateurs et les inciter à se poser les bonnes questions représente pour moi une grande victoire.
De plus, je suis heureux de représenter le domaine de la chimie, trop peu vulgarisé à mon goût, car son évocation effraie parfois le public inexpérimenté.
Voir la présentation de Loris lors de la finale MT180 de l'Université de Lorraine le 10 mars 2022 :
